Corps jaune et grossesse
Corps jaune et ovulation
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Une fois l’ovulation passée, le follicule se transforme en corps jaune. La formation du corps jaune dépend en effet du subtil équilibre hormonal qui se crée : le pic préovulatoire de LH joue un rôle central.
Une fois la rupture du follicule et l’expulsion de l’ovocyte, le corps jaune se forme : les cellules de la granulosa commencent à accumuler des protéines, des lipides et de la lutéine, un pigment jaunâtre, et la riche vascularisation permet l’arrivée du cholestérol nécessaire à la synthèse de la progestérone. Le corps jaune est chargé de produire de la progestérone, véritable marqueur du processus d’ovulation, en quantité de 8-10 ng/L, avec un pic au 7-8° jour.
Cette hormone reste élevée avec une production constante jusqu’à 12-14 jours après l’ovulation et a une action de blocage sur l’hypothalamus et de réduction de la réactivité des cellules granulaires à la LH. Ce dernier mécanisme conduit en environ 2 semaines à la dégradation et à la disparition du corps jaune. Ceci est le cours des événements dans une phase normale de cycle menstruel, sans grossesse.
Grossesse et corps jaune
Si la grossesse s’installe, une structure se forme précocement qui sécrète l’hormone gonadotropine chorionique humaine ou beta hCG (mesurée dans les tests de grossesse), avec une action semblable à celle de la LH et le maintien du corps jaune, responsable du contrôle endocrinien de la grossesse au premier trimestre. À partir de la 11°-12° semaine, le contrôle passe au placenta.
Comprendre la physiologie et le rôle biologique du corps jaune dans la vie fertile d’une femme est fondamental, non seulement à la lumière de possibles tentatives de grossesse naturelle, mais aussi et surtout dans le cas où l’on choisirait de recourir à des méthodes de procréation médicalement assistée.
Corps jaune gravidique
Normalement, la progestérone est produite par le corps jaune gravidique, qui ne meurt pas car il est soutenu par l’HCG synthétisée par l’embryon. Il est considéré comme l’hormone par excellence liée à la reproduction, car il détermine :
- la transformation sécrétoire des éléments glandulaires de l’endomètre ;
- la décidualisation du stroma : c’est-à-dire la préparation de l’endomètre à accueillir l’embryon à venir ;
- la prolifération vasculaire et l’implantation de la blastocyste ;
- l’hyper-polarisation des fibres musculaires, réduisant la possibilité de contraction : cela empêche que des contractions soudaines et excessives puissent entraîner un échec de la phase d’implantation et donc une fausse couche spontanée ;
- le soutien hormonal fondamental pour le maintien de la grossesse dans ses premières phases.
Par conséquent, tout défaut dans la fonction du corps jaune peut avoir un impact négatif sur la maturité endométriale et sa capacité à soutenir la grossesse dans ses phases initiales.
Supplémentation lutéale
Il peut sembler contre-intuitif de faire une supplémentation lutéale, car de nombreux follicules ont ovulé (et en effet, les avortements dus à l’insuffisance lutéale ne représentent que 8 %) et donc une bonne quantité de progestérone devrait être produite. Cependant, la supplémentation a des raisons bien précises :
- On ne peut pas être certain a priori de la quantité de progestérone produite par les corps jaunes ; donc, on préfère avoir un degré de certitude plus élevé avec la supplémentation ;
- Les niveaux élevés d’estradiol en phase lutéale à cause des cycles de stimulation ovarienne ont un effet négatif sur la réceptivité endométriale ;
- L’utilisation d’analogues du GnRH entraîne une inhibition prolongée de la fonction hypophysaire, privant le corps jaune de son soutien physiologique.
L’administration peut être orale, intramusculaire, transdermique ou vaginale (forme la plus utilisée car plus proche de la naturelle et sans effets secondaires ; des ovules vaginaux, gels, crèmes vaginales sont disponibles). On le prend le soir avant d’aller se coucher, car la progestérone peut induire de la fatigue et du sommeil.
En ce qui concerne le calendrier, la supplémentation en progestérone doit commencer le jour du transfert d’embryons et se poursuivre pendant au moins deux semaines (jusqu’aux éventuelles menstruations). En cas de résultat positif au test de grossesse, la supplémentation en progestérone doit être maintenue, mais il n’y a pas de consensus sur la durée : selon certains, elle doit durer trente jours après le transfert d’embryons ; selon d’autres, jusqu’à la visualisation de l’activité cardiaque du fœtus ; selon d’autres encore, jusqu’à la douzième semaine de grossesse.
Conclusion
Dans l’ensemble, comme on peut le constater, le corps jaune est un élément fondamental et indispensable pour gérer l’équilibre hormonal délicat de la femme, qu’il s’agisse d’un cycle menstruel normal ou d’une grossesse. Son importance est si cruciale qu’elle doit être prise en compte lorsqu’on envisage une approche de procréation médicalement assistée.
D’une part, avec sa durée limitée dans les cycles non fertiles, il maintient l’activité menstruelle et, d’autre part, avec sa persistance accrue
pendant la phase de grossesse, il induit la production d’hormones qui permettent le début et le maintien de la grossesse elle-même.