Grossesse

Grossesse biochimique: puis-je tomber enceinte à nouveau?

  • Compartir

On estime qu’en moyenne, 25% des grossesses se terminent avant même que la femme ne réalise qu’elle est enceinte. Dans ces cas, on parle de grossesse biochimique, terme qui désigne une fausse couche spontanée qui a tendance à se produire dans les quatre à cinq premières semaines après la fécondation.

 

 

En raison de la précocité de la fin de ce type de grossesse, la plupart des femmes ne présentent aucun signe indiquant une conception ; on pense souvent à un simple retard de règles.

Cependant, si la femme effectue un test de grossesse dans le délai précédemment défini, le résultat serait positif. C’est dû à l’augmentation des niveaux sériques de l’hormone bêta-HCG (gonadotrophine chorionique), qui est produite immédiatement après la conception par les cellules pré-embryonnaires qui formeront ensuite le placenta.

Dans ce cas, cependant, nous sommes face à un faux positif ; l’éventualité d’une grossesse sera en effet réfutée par une échographie, qui ne révèlera aucune chambre gestationnelle, ou de toute façon par l’arrivée du cycle menstruel, signe clair de l’échec de l’implantation embryonnaire.

Cependant, si les règles tardent à apparaître, il est conseillé d’effectuer des tests spécifiques pour évaluer les niveaux circulants de bêta-HCG ; s’ils ne diminuent pas dans quelques semaines, on pourrait suspecter la présence d’une grossesse extra-utérine. C’est un événement plutôt rare mais qui peut compromettre la santé de la femme, voire mettre sa vie en danger en cas d’hémorragie interne.

 

Causes de la grossesse biochimique

Les raisons d’une grossesse biochimique sont nombreuses et ne diffèrent pas beaucoup de celles qui provoquent tout autre type de fausse couche spontanée : d’abord l’anéuploïdie de l’embryon (terme signifiant une altération du nombre de chromosomes), ou anomalies affectant la structure utérine maternelle. Une étude a été réalisée à cette fin et a révélé que les grossesses biochimiques affectent plus souvent les femmes dont l’épaisseur endométriale, en phase pré-ovulatoire, est inférieure à 9 mm.

D’autres causes peuvent être les infections et maladies touchant l’appareil génital féminin (par exemple, l’endométriose), les malformations génétiques des gamètes, les factors endocriniens comme les altérations de la sécrétion hormonale par la thyroïde, ou encore la présence de fibromes ou de polypes utérins.
Parmi les facteurs prédisposants, on trouve le stress intense, l’abus d’alcool et de tabac, l’âge avancé, l’obésité.

Il est bon de rappeler que la grossesse biochimique est dans la plupart des cas un phénomène physiologique, qui n’est donc pas pathologique et ne devrait pas alarmer. Cependant, en cas de grossesses biochimiques continues, il est conseillé de faire des examens pour exclure les problèmes du système reproducteur féminin qui empêchent la grossesse de continuer jusqu’à ce qu’elle soit confirmée par échographie (on parle alors de “grossesse clinique“).

 

Comment reconnaître et que faire en cas de grossesse biochimique

Comme mentionné précédemment, il est difficile de se rendre compte d’une grossesse biochimique, en raison de la rapidité avec laquelle elle se conclut. Cependant, il peut y avoir certains changements dans le flux menstruel, liés à l’arrivée de la fausse couche : dans ces cas, les saignements peuvent être plus abondants que d’habitude, de couleur rouge vif et avec des caillots, ou des douleurs abdominales peuvent apparaître, similaires aux contractions, dues à l’utérus expulsant le produit de la conception.

Même si ces symptômes sont passagers et n’ont aucune conséquence sur l’organisme féminin, l’échec d’une grossesse pourrait avoir des répercussions négatives sur le plan psychologique, surtout chez les femmes qui rêvent depuis longtemps d’avoir un enfant.

L’avortement causé par une grossesse biochimique ne nécessite cependant aucun type d’intervention ou de traitement : il n’est pas nécessaire de prendre des médicaments ou de procéder à un curetage pour “nettoyer” la cavité utérine, pratiques qui sont généralement utilisées en cas d’avortements survenant à des stades plus avancés de la grossesse. Cela s’explique par une raison très simple : l’arrivée soudaine des règles permet l’expulsion naturelle de tout éventuel résidu.

 

La grossesse biochimique affecte-t-elle la fertilité ?

La grossesse biochimique peut survenir aussi bien après une conception naturelle que suite à une fécondation assistée. Une des questions et des préoccupations qui préoccupent le plus les femmes qui en sont atteintes est de savoir si cela compromet d’une certaine manière la possibilité future d’avoir un enfant.
La réponse est dans ce cas extrêmement optimiste et réconfortante : la grossesse biochimique n’affecte en aucune manière la fertilité de la femme. Au contraire, des niveaux élevés de l’hormone bêta-HCG sont un signe prédictif positif pour la survenue de grossesses futures.

De nombreuses études confirment en effet que ceux qui ont connu une grossesse biochimique physiologique ont plus de chances d’avoir un enfant que ceux qui ont essayé sans succès de tomber enceintes. Dans le cas de la grossesse biochimique, la fécondation s’est produite en tous points, mais elle s’est simplement terminée rapidement en raison de l’absence d’implantation de l’embryon : cela implique que les deux partenaires sont fertiles.

Même en cas de plusieurs grossesses biochimiques continues, mais en excluant les causes pathologiques telles que les malformations utérines ou les problèmes affectant l’ensemble du corps de la femme, il n’y a aucune diminution de la probabilité de mener à bien une grossesse clinique à l’avenir.

 

Après combien de temps peut-on essayer à nouveau d’avoir un enfant ?

En cas de fausse couche spontanée, le cycle ovulatoire a tendance à reprendre normalement après quelques jours ; cependant, il peut y avoir des délais dans l’arrivée des règles suivantes (selon une estimation, elles apparaissent généralement 40 jours après la fausse couche), mais cela ne doit pas susciter d’alarme, car c’est un événement tout à fait normal.

Il est donc possible de tenter une nouvelle conception immédiatement après l’arrivée des règles, sans aucune contre-indication.

Dans les cas où la grossesse biochimique aurait provoqué du découragement et des inquiétudes chez la femme, il serait cependant préférable d’attendre une amélioration de l’état émotionnel avant de tenter une grossesse : les altérations psychologiques et le stress qui en résultent sont en effet l’une des principales causes de l’échec de la conception. Si ce sentiment de malaise persiste, il est donc conseillé de consulter un psychologue qui pourra indiquer la meilleure voie à suivre pour se débarrasser de toute négativité préjudiciable.

 

Recent Posts